mardi, mai 31, 2011

Je suis invité par Éric Hazan des éditions La Fabrique au Festival de Lasalle, dans les Cévennes gardoises, pour présenter « La Poésie s'appelle reviens » et participer à un débat. Le coin a l'air très beau, le festival a une excellente réputation, ce n'est pas loin du village de Saint Quentin La Poterie où j'allais en vacances; que du bonheur!

dimanche, mai 29, 2011


A poet waiting for his clients/readers, Marché de la poésie, place Saint-Sulpice, Paris. I'll be there today from 4 pm to 7 pm. Noël Jivaro is a lovely 128 pages book, and it costs 16 euros + port.

(picture by Rémi Gérard-Marchant)

jeudi, mai 26, 2011



J'ai le plaisir d'annoncer la parution de « Noël Jivaro » aux éditions Le Clou dans le Fer, dans la collection « Expériences Poétiques » que dirige Michaël Batalla. Ce livre de 128 pages recueille dix années d’écriture. Je vous invite à le découvrir au stand 609 du Marché de la Poésie, place Saint-Sulpice à Paris (du vendredi 27 mai au lundi 30 mai). J'y serai pour une signature le samedi 28 mai de 17 heures 30 à 18 heures 30, suivi d'un pot pour fêter les autres sorties de l'éditeur.

Venez nombreux!

« Quelle que soit l'ampleur du désastre
Les feux de forêt ont commencé feux de brindilles
Il n’existe pas de pompier de taille pour lutter contre
L’échelle est beaucoup trop haute
Impossible pour les Canadair de viser de si haut
Il faut attendre que les feux de brindilles soient devenus
Feux de forêt pour intervenir »

« Whatever the scale of the disaster
Forest fires have started twig fires
There is no sizable fireman to fight against it
The ladder is much too high
Impossible for the Canadairs to aim from so high
One must wait until the twig fires have become
Forest fires to intervene »


(sorry for this bad google translation)

Mail de l'éditeur: experiencespoetiques@lecloudanslefer.fr

mardi, mai 24, 2011



C'est en se perdant à l'entrée de Jérusalem, que nous nous sommes trouvés face au mur. Nous sommes restés deux heures non loin de ce monument provisoire, dans un restaurant palestinien ouvert depuis 1942. Nous avons compris ce que signifiait le mur en discutant avec le patron: de 5 employés, il est désormais seul à travailler, faute de clients. Il ne peut aller voir sa famille à 2 minutes de là, de l'autre côté, à moins de faire 20 kilomètres de détour et d'obtenir un permis. Aucun parc où jouer pour ses enfants. Ce mur qui emprisonne fait monter la colère, il me fait douter de l'avenir d'Israël.

On découvre que ce quartier où nous sommes acceuillis comme des amis, salués par tous (Florence est invitée à visiter un centre d'abattage de poulets!) se nomme Al-Eizariya. L'antique Béthanie. La route coupée par le mur mène directement au Mont des Oliviers et à Jérusalem.



Béthanie occupe une place importante dans les Evangiles: Jésus y séjourne chez Lazare (d'où l'appelation arabe Al-Eizariya) et ses soeurs Marthe et Marie. Marthe fait le ménage tandis que Marie écoute le Christ (elle a choisi la meilleure part). Lazare dont il va pleurer la mort avant de le ressusciter.

De Béthanie part la montée du Christ à Jérusalem, qui donne lieu à l'épisode des Rameaux, à l'approche de Pessah et de ce que l'on appelle la Passion. C'est encore à Béthanie qu'a lieu l'épisode de la femme qui verse du parfum sur les pieds du Christ, chez un homme appelé Simon Le Lépreux. Sans oublier l'Evangile de Luc, qui situe la dernière apparition du Christ ressuscité sur le chemin de Béthanie, où il accompagne ses apôtres, juste avant l'Ascension.



2000 ans plus tard, le chemin est coupé. Le Christ ne peut plus accompagner les apôtres d'Al Quds (Jérusalem) vers Al-Eizariya (Béthanie), ni dans un sens ni dans l'autre. Ce mur qui est un blasphème contre les hommes, l'est aussi pour les chrétiens.

samedi, mai 21, 2011




Depuis les hauteurs de Nazareth, on peut voir le port de Haïfa et la Méditerranée à l'ouest, le Golan et la Syrie à l'est, la Galilée et les sommets du Liban au nord, la chaîne de montagnes qui descend vers Jérusalem au sud. Ce qu'on appelle la vie cachée du Christ (30 ans où le Créateur se met à l'école de la créature, dixit le Père Hourcade qui nous a logés), est déjà une vie avec vue sur le monde. Rien à ce sujet dans les Evangiles; quant au trafic...



From the heights of Nazareth, we can see the port of Haïfa and the Mediterranean sea to the west, the Golan and Syria to the east, the Galilee and the mountains of Lebanon to the north, the mountains coming down south to Jerusalem. What is called the hidden life of Christ, 30 years where the Creator goes to the creature school (father Hourcade's word, who accomodated us), is already a life with a view of the world. Nothing about it in the Gospels, and nothing about traffic.

(Nazareth one century ago vs today)

mercredi, mai 04, 2011


Dans le cadre du Festival de poésie Bipval dans le Val de Marne et à Paris, une projection de mon film La poésie s'appelle reviens, suivi de lectures et de performances.

lundi, mai 02, 2011





La mort de Ben Laden ne me fait pas plaisir. Ce qui m'aurait fait plaisir, c'est que cet homme comprenne que le Dieu qu'il prétendait servir ne demande pas la mort d'innocents, mais la recherche de dialogue et de paix. L'argent investi dans la violence, s'il l'avait été dans la construction de ce dialogue, aurait certainement été plus utile. Justice est faite? Certainement pas: cette justice-là n'appartient pas aux hommes, il faut des mains beaucoup plus propres que les notres pour la pratiquer.

Ben Laden, c'est un homme lié pour ce qui me concerne, à la musique: un voyage et un concert annulés le 12 septembre 2001 à New York, ces images terrifiantes sur les écrans en descendant dans la rue, le concert reporté au mois suivant, un disque qui naît à partir de cet événement et de ma rencontre au même moment avec Asia Argento. C'est aussi le départ de NYC de mon label, un peu la fin de mes aventures de musicien aux Etats-Unis. C'est encore une série de poèmes nés à cette époque, qui vont paraître dans quelques semaines dans mon livre « Noël Jivaro » (toujours cette manie de l'auto-promotion).

Ben Laden, c'était aussi une étrange ressemblance physique avec mon père, qui lui aussi était barbu, avait des traits de visage similaires, surtout le regard. Les ouvriers qui travaillaient chez lui l'avaient d'ailleurs surnommé Ben Laden, ce qui l'amusait et en même temps, l'énervait. Du coup, il était devenu plus exigeant avec eux et ils avaient cessé de la charrier sur sa ressemblance.

Ben Laden et Bush Jr partageaient des points communs, comme le fait d'avoir pour père une figure écrasante, quasiment indépassable, un boulet qui avait provoqué chez eux une perversion de l'agir, une caractéristique que je peux comprendre, ayant eu moi-même un père à très forte personnalité, peu amène vis à vis de sa progéniture. J'ai compris ce que cela provoque chez un homme, un père absent ou peu aimant. J'aurais pu suivre le même chemin d'inconfort que ces deux-là, quelques étages plus bas, mais j'ai rencontré cet ami dont j'ai parlé.

J'espère que la mort de Ben Laden va être pour les artisans de haine, l'occasion de réfléchir sur leurs motifs, et pour ceux qui les combattent, l'occasion de réfléchir aux motifs de cette haine qu'ils suscitent. J'espère que les États riches vont cesser d'intervenir dans les affaires des pays pauvres, que les régimes autoritaires vont continuer à être renversés ou bien apprendre l'ouverture (oxymoron), ce que l'Égypte, la Côte d'Ivoire, la Tunisie et d'autres encore s'apprêtent on l'espère, à découvrir.

L'avenir est à la démocratie et à la non-ingérence: ne créons plus les monstres qui nous ressemblent.