mardi, mai 24, 2011



C'est en se perdant à l'entrée de Jérusalem, que nous nous sommes trouvés face au mur. Nous sommes restés deux heures non loin de ce monument provisoire, dans un restaurant palestinien ouvert depuis 1942. Nous avons compris ce que signifiait le mur en discutant avec le patron: de 5 employés, il est désormais seul à travailler, faute de clients. Il ne peut aller voir sa famille à 2 minutes de là, de l'autre côté, à moins de faire 20 kilomètres de détour et d'obtenir un permis. Aucun parc où jouer pour ses enfants. Ce mur qui emprisonne fait monter la colère, il me fait douter de l'avenir d'Israël.

On découvre que ce quartier où nous sommes acceuillis comme des amis, salués par tous (Florence est invitée à visiter un centre d'abattage de poulets!) se nomme Al-Eizariya. L'antique Béthanie. La route coupée par le mur mène directement au Mont des Oliviers et à Jérusalem.



Béthanie occupe une place importante dans les Evangiles: Jésus y séjourne chez Lazare (d'où l'appelation arabe Al-Eizariya) et ses soeurs Marthe et Marie. Marthe fait le ménage tandis que Marie écoute le Christ (elle a choisi la meilleure part). Lazare dont il va pleurer la mort avant de le ressusciter.

De Béthanie part la montée du Christ à Jérusalem, qui donne lieu à l'épisode des Rameaux, à l'approche de Pessah et de ce que l'on appelle la Passion. C'est encore à Béthanie qu'a lieu l'épisode de la femme qui verse du parfum sur les pieds du Christ, chez un homme appelé Simon Le Lépreux. Sans oublier l'Evangile de Luc, qui situe la dernière apparition du Christ ressuscité sur le chemin de Béthanie, où il accompagne ses apôtres, juste avant l'Ascension.



2000 ans plus tard, le chemin est coupé. Le Christ ne peut plus accompagner les apôtres d'Al Quds (Jérusalem) vers Al-Eizariya (Béthanie), ni dans un sens ni dans l'autre. Ce mur qui est un blasphème contre les hommes, l'est aussi pour les chrétiens.