jeudi, avril 21, 2011










C'est drôle de lire dans le journal Le Monde comment la Fondation Vuitton ainsi que la Fondation Cartier, deux puissances de l'art français, nient le fait d'avoir un lien avec l'exposition dans laquelle le « Piss Christ » de Andres Serrano a été vandalisé. Ils sont comme Saint Pierre reniant le Christ la nuit de son arrestation (cette nuit). Alors que c'est le moment d'affirmer leur solidarité avec cet artiste et son galeriste. L'église catholique un tout petit peu éclairée est favorable à Serrano, qui essaie et fait ce qu'il peut. Comme le dit Jérôme Alexandre: « Aucune oeuvre d'artiste, si volontairement blasphématoire soit-elle, n'atteint le niveau de scandale qu'est le Christ crucifié. »

Pour ma part je suis allé écouter une conférence au Louvre, juste avant l'ouverture de l'exposition Rembrandt et la figure du Christ. J'ai appris un tas de choses, parmi lesquelles une m'a particulièrement touché: Rembrandt a cherché un modèle juif dans le quartier juif où il vivait (Amsterdam était une ville d'immigration au temps du peintre, à cause de l'Inquisition et des pogroms), pour représenter le Christ: une révolution dans la peinture, le Christ ayant eu jusque là dans son aspect humain, quelque chose de non pas divin mais de surhumain. Merci Rembrandt pour cette incroyable modernité: à partir de ce visage, Dieu se fait mieux voir.